La corrida de Victorino de septembre 2018 avait été historique. La statistique ne plaidait pas en faveur de celle-ci, 9 mois plus tard. Mais l’aficionado est toujours optimiste. Las, mille fois hélas. Ce fut une corrida pour rien. Après celle de la veille, la coupe est pleine….Les trois premiers sortent respectivement soso, invalide ( le deuxième sera changé pour un Et Torero sans classe ni caste) et faible et décasté, avec pour tous trois un simulacre de piques.
Octavo Chacon a tenté de mettre en valeur le quatrième, qui est allé à la pique a mas, et a toréé ce qui restait, un toro réservé, vipérin et terriblement dangereux (vuelta).
Ruben Pinar a fait l’esfurzo face au cinquième, vraiment dans le type, complètement décasté con genio. J’ai beaucoup aimé (saludos).
Pepe Moral est tombé sur un exemplaire aux cornes épouvantables, faible de force et tueur de comportement. Et a reculé, reculé encore face à une telle charge chercheuse et désordonnée. Une grand partie du public l’a sifflé en se moquant de lui (« Olé », « Olé », « Olé »). Elle ignorait sans doute que la veille, à Las Ventas (Madrid), ce torero avait transporté son camarade Roman, éventré par la corne et sanguinolent, faisant brancard de ses bras pour lui sauver la vie. Pepe Moral a fait face à l’humiliation, sortant le dernier de l’arène, s’exposant délibérément et avec hombria à la bronca du jour. Une bronca indigne, odieuse, révoltante, scandaleuse. Qui déclasse une arène. Je déteste (pardon, je ne trouve pas d’autres mots) ceux qui, voyant un homme face à un animal sauvage de 500 kilos doté de cornes tueuses « en veulent pour leur argent ». Pardon, mille fois pardon mais je ne suis pas de ce monde ! Je suis aficionado.